Un poème de mon Ami d'enfance, Jean, que j'embrasse très fort
Maryse
Le mal de mon enfance
La terre, celle qui m’a vu naître,
Se trouve là-bas sur l’autre rive,
Où gisent sans amour mes ancêtres.
Enfant, je les vis disparaître,
Peu avant que la guerre arrive.
Le temps ne changera plus rien,
Il usera leur pierre tombale,
Sans que jamais, une fois au moins,
Durant le cours de mon chemin,
Je n’eusse posé un seul pétale.
Je me raccroche à ma mémoire,
Elle me retrace ce cher passé,
Comme les pages d’un livre d’histoire.
Triste tableau rempli de noir,
Qui déteint sur moi sans cesser.
Mon enfance, on me l’a volée,
En me privant de ce qui fut,
La rendant nue de vérités.
Ainsi ma vie est amputée,
De ce que jadis j’ai vécu.
Je cherche mais je ne trouve pas,
La porte d’entrée de mon école,
La maison de mes premiers pas,
Les rues, les endroits d’autrefois,
Que rien ne remplace ni console.
Cette douleur est sans médecine,
Ne plus revoir ses lieux d’enfance,
C’est couper l’homme de ses racines.
Le sort m’impose cette discipline,
Elle durera sans espérance.
Mes yeux sont vides de repères,
Mon cœur déborde de souvenirs,
Le temps m’entraine en marche arrière,
Sous ce soleil couleur lumière,
Témoin du meilleur et du pire.
Un demi-siècle que cela dure,
Témoigne de ce mal déchirant,
Combien ai-je dû franchir de murs ?
Certains ressentent ce que j’endure
Moi, j’endure ce que je ressens.
La Cathédrâle d'ORAN est aujourd'hui une bibliothèque
J'ai été baptisée en ce lieu
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